Quel avenir pour les voitures diesel ?
Dans le contexte de transition énergétique, de nombreuses pistes sont évoquées pour remplacer définitivement nos véhicules actuels. On parle beaucoup de l’électrique et même de voitures à l’hydrogène. Le diesel souffre particulièrement des exigences environnementales. Elles sont de plus en plus strictes et pourrait se voir de plus en plus difficile à revendre. Entre les restrictions de circulation, la perte de la cote et la saturation du marché des véhicules d’occasion, il semble que son avenir soit compromis. Le coup de grâce est porté par les vignettes Crit’Air qui sanctionnent même les modèles les plus récents. Alors, quel avenir pour les voitures diesel face à cette montagne de critiques ?
La politique du diesel
Pendant plusieurs décennies, le moteur diesel a connu des politiques fiscale, commerciale et industrielle en sa faveur. Il représentait un mode de circulation favorable à l’environnement et un investissement sûr pour les particuliers. Sur les longues distances, il présente des avantages de consommation indéniables face au moteur essence. Le coût du carburant était lui aussi jusqu’à présent avantageux. En revanche, pour une circulation majoritairement urbaine ou sur de faibles kilométrages, le diesel n’a jamais été recommandé. Les taxes se sont multipliées sur le gazole entrainant un prix de plus en plus proche de celui de l’essence.
Une succession de facteur a entrainé l’engouement particulier pour le diesel. Dans les années 1990, ces véhicules ne représentaient pas plus de 16 % du parc total de voitures particulières en France.
Avec les chocs pétroliers des années 1970, le prix de l’essence a augmenté et l’accès au carburant est devenu de plus en plus incertain. S’il faut plus de pétrole brut pour produire un litre de diesel que d’essence, la différence de consommation entre les deux types de moteurs compense largement cette statistique. Et puis il a également été question d’émission de CO2, gaz à effet de serre qui dérègle le climat de la planète et menace la biodiversité et l’humanité sur le long terme. Ces émissions étaient à priori inférieures sur les moteurs diesel.
Ils se sont donc popularisés et en l’an 2005, ils ont franchi la barre des 47,7% de parts du parc automobile français. Les constructeurs ont beaucoup misé sur le diesel avec un lobbying très puissant. Carburant moins onéreux, bonus écologique, récupération de TVA sur les véhicules de sociétés… l’État a multiplié les avantages à l’achat pour inciter les Français à acheter des véhicules diesel.
L’apogée du gazole a eu lieu en 2014, année pendant laquelle 62,4 % des véhicules du parc auto français étaient des moteurs diesel. On ne parle ici pas d’immatriculations, mais bien de parts du parc de voitures particulières. Les données proviennent d’une étude de Statista Research Department.
Pour vous donner une idée de l’impact en matière de vente, d’après autojournal.fr, pendant l’année 2008, 3 véhicules vendus sur 4 étaient des moteurs diesel.
Chute du diesel
Et puis un jour, des études ont commencé à sortir. Le diesel serait responsable de l’émission de particules fines dans l’atmosphère. Ces petites particules entraveraient les voies respiratoires et causeraient la mort de millions de personnes tous les ans. Le scandale de la fraude opérée par Volkswagen et les restrictions de circulation ont entrainé la chute des ventes. Cela ne représente pas vraiment un problème pour l’industrie automobile qui arrive toujours à rebondir. En revanche, le consommateur qui souhaite revendre son véhicule diesel peut se retrouver en difficulté.
Si les ventes sont en chute libre, elles ne devraient pas tomber en dessous des 30 %. Certains usagers ont quand même un intérêt certain à investir dans un véhicule diesel à l’heure actuelle. Il ne faut donc pas totalement se décourager si vous souhaitiez revendre votre voiture diesel dans un avenir proche.
Le diesel sera-t-il interdit en France ?
Il est difficile de répondre à cette question avec exactitude. Il est fort possible que les voitures diesel ne puissent pas circuler partout. Ce n’est pas encore clairement défini, mais les zones de circulation restreinte qui exigent une certaine vignette Crit’Air menacent d’exclure l’utilisation des moteurs au gazole. Il s’agit de zones urbaines dans les grandes villes. Pour le moment, cela se limite aux véhicules les plus polluants. La mairie de Paris n’a pas exclu que d’ici à 2025, tous les véhicules diesel se voient interdits de circuler dans ces zones. Une telle mesure ne serait pas vraiment sensée. Si elle ne distingue pas les modèles les plus récents dont les performances écologiques sont bien meilleures. Il ne faut donc pas paniquer. Les propriétaires de véhicules diesel avec une vignette Crit’Air 4 ou 5 peuvent s’attendre à des restrictions plus sévères dans les années à venir. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article à propos de la transition écologique dans le secteur de l’automobile.
Faut-il acheter un diesel en 2021 ?
La réponse dépend de votre utilisation et surtout des caractéristiques du véhicule tout en entier. Si vous ne faites pas beaucoup de trajets en zones urbaines. Et que vous couvrez de longues distances, il est encore judicieux d’opter pour un diesel. Comme énoncé précédemment, les modèles récents affichent des émissions comparables à celles des véhicules essence selon la catégorie de véhicule. Si vous vous tournez vers un véhicule de vignette Crit’Air 1 ou 2, vous pourrez même bénéficier d’une prime à la conversion allant jusqu’à 2000€.
Dans tous les cas, si vous prévoyez d’acheter un véhicule diesel, il vous sera possible d’économiser plusieurs milliers d’euros, car les prix connaissent une forte baisse. La majorité des acheteurs boudent le diesel et se tournent vers l’essence et désormais l’électrique. Cela résulte à un temps de vente plus long et un prix inférieur à la cote pour les propriétaires de véhicules qui carburent au gazole. Attention donc si vous souhaiteriez le revendre dans les années à venir.